L’arsenal de la ville en 1449
L’artillerie était en usage vers 1339. Perfectionnés, en 1354, les canons faisaient, dix ans après, généralement partie de l’armement de places.
Toutefois, la disposition des murailles de l’enceinte de Romans-sur-Isère, leur élévation, leur peu d’épaisseur et les créneaux qui les couronnaient, tout rappelait l’ancien système de défense où l’on faisait usage des armes de traits (flèches).
On en trouve la preuve dans l’inventaire de l’arsenal de la ville fait en 1449, où l’on voit une grande proportion de ce genre d’armes, ce qui atteste que l’on comptait s’en servir longtemps encore.
Inventaire fait en 1449 du matériel de guerre déposé dans plusieurs chambres de la Maison Commune de Romans-sur-Isère.
– Dix bombardelles (1), dont une de peu de valeur.
– Quinze canons avec le bout en fer.
– Un autre canon avec le bout en bois.
– Deux couleuvrines (2) de cuivre.
– Plus, deux neuves enchassées.
– Onze grandes balistes (3).
– Vingt autres balistes.
– Une baliste de peu de valeur.
– Six armures.
– Un bouclier en fer pour combattre à pied.
– Un armet (4) pour combattre à pied.
– Onze cadenas avec leurs clefs pour les chaînes de la ville.
– Un écu de fantassin.
– Un instrument en forme de tenailles pour lever les pierres et les autres matériaux pour maçonner.
– Un gros pal de fer dont on se servait pour planter les pieux dans la construction des tours.
– Seize caisses de sapin pleines de viretons (5) et de garots (6) ferrés et non ferrés.
– Sept bancs ou plots pour supporter les bombardes.
– Une certaine quantité de pierres pour charger les bombardes et les canons.
– Trois armures de peu de valeur.
– Huits bancs pour les grosses balistes.
– Deux grands bancs de sapin.
– Une chaire de sapin faite pour notre seigneur le Dauphin.
– Six caisses de sapin pleines de viretons et de garots ferrés et non ferrés.
– Quatre balles pleines de garots et de viretons, tant ferrés que non ferrés.
– Une grande quantité de bois pour confectionner des viretons.
– Un sac de poudre pesant, avec la toile, trois quintaux et soixante-quinze livres.
– Un autre sac de poudre pesant, avec la toile, un quintal et six livres.
– Dix-huit arcs de balistes en corne, qui sont chez maître Henri pour y adapter des porte-traits.
– Deux bancs à vis pour tendre les grosses balistes.
– Un autre banc appelé pleyon.
– Un grand coffre de sapin, dans lequel maître Henri met sa farine.
– Vïngt-quatre échelles grandes et neuves pour le service des tours et des murailles de la ville.
– Une vieille échelle.
– Deux grilles ou herses de sapin neuves , dont l’une appartient à la porte de l’Aumône et l’autre à celle de Clérieu.
(1) Pièces d’artillerie avec laquelle on lançait des pierres.
(2) Pièces d’artillerie plus longues que les canons ordinaires.
(3) Machines à lancer des traits (flèches).
(4) Sorte de casque.
(5) Gros traits d’arbalète, ainsi nommés parce qu’ils viraient en l’air au moyen des ailerons qui les garnissaient.
(6) Gros traits de forme carrée employés pour les arbalètes.
Sources : Archives municipales de Romans-sur-Isère ; Ulysse Chevalier, Fragments historiques, 1900