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Découverte de l’église du monastère de Sainte-Ursule !

L’objet que nous présentons aujourd’hui est une photo, unique à ce jour, montrant le parvis et l’entrée de l’église du monastère de Sainte-Ursule.

Elle est datée du tout début du XXe siècle et c’est la première fois que nous voyons cette église depuis plus de 120 ans ! Nous savions qu’elle était située à cet emplacement mais nous ne savions pas du tout à quoi elle ressemblait. Aujourd’hui, l’immeuble a été totalement modifié et il abrite deux agences immobilières à son rez-de-chaussée.

Le monastère de Sainte-Ursule

En haut de la côte des Cordeliers, se trouve une petite voie pentue appelée côte Sainte-Ursule.

Jusqu’à la Révolution française, elle était murée en haut et en bas, et renfermait un monastère de religieuses Ursulines. Pierre Michel, marchand de Romans, et son épouse Antoinette Faresse avaient neuf enfants et deux d’entre-eux, Angèle et Jeanne, fondèrent le monastère de Sainte-Ursule de Romans en l’an 1610 alors qu’elles étaient âgées respectivement de 17 et 23 ans.

Elles s’installèrent en premier lieu au bord de l’Isère, derrière l’église Saint-Barnard, à l’emplacement de l’actuel café “Le Chevet de Saint-Barnard” mais ce premier monastère s’avéra vite incommode. Alors, en 1646, elles achetèrent plusieurs maisons en haut de la côte des Cordeliers et y construisirent une enceinte.

C’est dans une de ces maisons qu’elles installèrent leur église et on sait maintenant qu’elles ne l’ont pas fait à l’économie avec ce porche sur deux étages.

Lors de la Révolution française, les religieuses furent chassées, la ville de Romans fit abattre les deux murs d’enceinte et les immeubles furent vendus à des particuliers.

Les religieuses Ursulines furent au nombre de 220 durant toute l’existence du monastère de Romans.

Mort de la fondatrice Jeanne Michel

Atteinte d’une angine, elle mourut le 21 janvier 1639, âgée de 51 ans.

On porta son corps à la chapelle et par dévotion, une foule nombreuse de romanais fit toucher des chapelets à ses mains et à son visage. Tout le clergé et les religieux assistèrent à son enterrement, et même tous les curés des villages voisins y vinrent, chacun demandant de ses reliques.

Longtemps après sa mort, il sortait de son tombeau une bonne odeur qui se répandait dans toute la chapelle. Les habitants s’en étonnaient et demandaient aux religieuses de quoi elles avaient fait ce parfum. Comme elles leur répondaient qu’il n’y en avait point d’autre que celui qui sortait du tombeau de leur Mère Jeanne Michel, ils venaient encore en grand nombre et disaient que c’était l’odeur de l’humilité de la défunte.

/Une nouvelle enquête

Cette photo est aussi exceptionnelle pour ce qu’elle nous apprend de la ville de Romans et de ses habitants au tout début du XXe siècle : le porche et l’entrée de l’église du monastère ont été conservés pendant plus de 100 ans après le départ des religieuses et les romanais passaient devant chaque jour. L’intérieur avait-il aussi été conservé ? Il n’y en a aujourd’hui plus aucune trace dans l’immeuble mais c’est le début d’une nouvelle enquête…

Cet article est aussi paru dans le Dauphiné Libéré : https://www.ledauphine.com/culture-loisirs/2025/06/07/a-la-decouverte-de-l-eglise-du-monastere-de-sainte-ursule

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