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Famille Gillier

Famille GillierGILLIER. Il existe une généalogie de la famille de Gillier, faite en 1631 et certifiée conforme aux titres originaux par les frères de Sainte-Marthe, André Duchesne et Pierre d’Hozier. C’est un magnifique manuscrit sur velin orné de nombreux blasons d’alliance coloriés, et dans lequel la branche des Gillier du Poitou occupe la première et la plus longue place (1).

Cette famille se divisa en douze branches : celle du Dauphiné ou plus exactement de Romans-sur-Isère, qui était la huitième, a existé pendant plus de quatre cents ans, occupant toujours un rang distingué, sans cependant avoir dépassé le niveau de la position sociale de ses premiers ancêtres.

– Philippe vint de l’Anjou en Dauphiné, en 1355, pour remplir la charge de trésorier peu après la réunion, à la France, de cette province (2), où il fut la tige d’une branche de la famille de Gillier. Il laissa deux fils :

1° Denis, lieutenant de son père en 1359. ll eut de Jeanne de Taney, une fille nommée Jacqueline, qui fut la femme de Ponçon de Divonne.

2° Guyot, seigneur de Forges, général des finances cles rois Jean et Charles V. ll se fixa à Romans-sur-Isère où il mourut en 1398, laissant de sa femme, Catherine Du Plastre, un fils, appelé Jean, qui fut institué par Charles VI garde de la Monnaie de cette ville, le 27 juin 1417. Il eut de Jeannette Mercier, Claude, marchand, lequel fit réparer la chapelle du Saint-Esprit de l’église de Saint Barnard, et construire un tombeau, qui depuis a servi à l’inhumation des membres de cette famille, dont les armes sont au-dessus , à la clé de voûte du transept.

– Ponce fit partie de l’arrière-ban de la noblesse du Dauphiné en 1368.

– Jean, familier du pape en 1490, chanoine et maître de choeur du chapitre de Saint Barnard en 1509.

– Jacques, fils de Claude et de Madeleine du Luc, écuyer, officier de la Monnaie. Il passa reconnaissance à l’archevêque de Vienne, abbé de Romans-sur-Isère, le 22 mars 1473, pour ses moulins situés à la Presle. Il épousa 1° Jeanne Duplastre, dont il n’eut pas d’enfants ; 2° Françoise Baronnat qui le rendit père de Jeanne, qui fut la femme de Humbert Chastaing de la Passa, et de Bonaventure, qui épousa Marguerite Armuet de Bonrepos, laquelle se remaria avec Humbert Bertrand, seigneur de Baix. Jacques Gillier testa le 23 septembre 1517. Dans la représentation du Mystère des trois Doms, il avait joué le rôle d’Aurélien, sénateur de Rome.

– Autre Jean, bourgeois. C’est dans sa maison que furent déposées les archives municipales pendant la restauration de l’Hôtel de Ville en 1567, et que logèrent les principaux personnages pendant les troubles de la guerre : ce qui lui valut, comme dédommagement , l’exemption des tailles. Il acquit pour 366 florins, de Claret, une maison au Molard de Luppé, où plus tard la famille fit construire un chàteau qui fut vendu, en 1797, comme bien d’émigré. Il eut de Madeleine Vacher, fille de Juvenal, seigneur de Sigottier, un fils, qui suit :

– Gaspard, docteur en droit, juge du mandement de Pisançon en 1594, membre protestant de la Chambre mi-partie du parlement de Grenoble en 1599. Il fit enregistrer ses lettres de noblesse pour lui et pour sa famille au bureau de l’Hôtel de Ville de Romans-sur-Isère, le 4 mai 1610 (3). De Louise Chastaing de La Passa, qu’il avait épousée le 8 janvier 1583, il eut :

– Michel, écuyer, baron de la Bâtie de Beauregard, avocat en la cour, nommé conseiller au parlement sur la résignation de son père, le 29 mars 1608. Il fut tué en duel en 1649, par Charles de Crozes.

– Pierre, frère de Jean, seigneur de Luppé. Louis XIV lui donna une commission de capitaine de cavalerie et de maréchal de bataille. Il mourut à Romans-sur-Isère le 28 octobre 1695, ayant eu six enfants de Marie Sonier, fille de Jean, procureur, entre autres :

– Laurent qui fut capitaine de cavalerie et chevalier de Saint-Louis, et laissa de Marie Doré :

– Autre Laurent, né le 4 juillet 1705, capitaine au régiment de Brionne, mort le 9 juin 1771, laissant de Marie-Jeanne Henri deux fils et une fille.

– Melchior, seigneur de Lagny, premier maître d’hôtel du roi, premier bienfaiteur, en 1661, de l’hôpital de la Charité de Romans-sur-Isère où l’on voit encore ses armes sculptées au-dessus d’une porte. Il fonda une messe de chaque jour à l’autel du Saint-Esprit et fut inhumé devant cette chapelle, ainsi que sa femme, Marie Jolly, qui ne lui donna pas d’enfants.

– Charles-Ferdinand, baron de Gillier, né le 2 juin 1752, capitaine de cavalerie, chevalier de Saint Louis, maire de Romans-sur-Isère de 1786 à 1787. Il assista aux États de la province à Vizille et à Romans, et fut élu colonel-général des gardes nationales en 1789. Il s’expatria et fut porté, ainsi que sa famille, le 6 juillet 1795, sur la liste des émigrés. Ses biens, le château de Luppé et son hôtel, rue du Puy, furent séquestrés puis vendus en 1797.

– Louis, ancien officier de cavalerie, chevalier de Saint-Louis, est mort célibataire à Paris, le 30 octobre 1829.

La famille deaGillier s’est fondue dans celle des Boutillier d’Arthan par le mariage d’Anne-Marie de Gillier avec Jean-Baptiste d’Arthan.

Armoiries

Famille GillierD’or, au chevron d’azur, accompagné de trois macles de gueules.

Supports : Deux lions.
 
 

Devise

FORTITUDINE ET HUMILITATE

Raoullet de Gillier, trésorier de France en 1412, avait les armes suivantes :

De… à trois fasces de… et à une bande de… brochant sur le tout.

Timbré d’un heaume en forme de dragon, soutenu par une femme debout.

(1) Cet ouvrage, attribué à Melchior Gillier, appartient aux héritiers de la famille Deloche, dernière représentante des Gillier de Romans.

(2) E. Maignien. Biographie de Raoul de Vienne, sire dc Louppy, gouverneur du Dauphiné, p. 16.

(3) C’étaient des lettres de réhabilitation remontant à Philippe de Gillier, trésorier du Dauphin Charles, en 1355, obtenues le 10 février 1609, Par Philibert-Philippe, maître d’hôtel de Lesdiguières, qui avait épousé Diane, fille d’André II de Béranger, seigneur de Pipet, et de Sébastienne de Bressieu.

Sources : Archives municipales de Romans-sur-Isère – Ulysse Chevalier, Armorial historique de Romans, 1887

Attention : L’Armorial historique de Romans de Ulysse Chevalier est une formidable source pour les recherches mais il contient énormément d’erreurs, principalement dans les dates. Je les corrige au fur et à mesure que je les trouve…

Armoiries : HeraldiqueGenWeb

9 Comments on "Famille Gillier"

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  1. FUGIER Gaston dit :

    Merci pour ces informations sur les Gillier.
    Si le tombeau des Gillier n’abrite que des membres de la famille, quelqu’un peut-il me dire à quel titre on y a enterré Abraham Pommier, marchand (Mauves 1635 – Romans 1705) époux de Christine Chereuil (signe Charauil) de Saint Marcellin.
    Le prénom Abraham indique un héritage protestant, mais il a été baptisé catholique. En 1702, les Pommier s’allient aux Béguin, eux-mêmes liès à des familles de prêtres.
    Si quelqu’un est intéressé, j’ai relevé dans des tableaux les noms des témoins, parrains, marraines, et invités divers qui constituent le réseau social des Béguin et des Pommier entre 1665 (mariage d’Abraham) et la révolution. Mais je crains de ne pas en situer beaucoup aussi facilement que les Gillier sur l’échelle sociale de leur cité.

  2. Lucette Husson dit :

    Merci pour ces infos.

  3. Jean-Yves dit :

    Les archives sont disponibles en ligne :

    – Archives de la Drôme (registres paroissiaux et d’état civil) : http://archives.ladrome.fr/

    – Archives de Romans (registres paroissiaux et d’état civil depuis 1545) : http://www.archives-ville-romans.fr

    Sinon, il y a des cercles généalogiques à Valence et Romans :

    – EGDA : http://www.geneadrome.org/

    – Cercle de la Drôme des Collines : http://cgdc.unblog.fr/

    Cordialement,
    JYves Baxter

  4. HUSSON Lucette dit :

    Merci de m’avoir répondu.
    La page de Geneanet que vous m’avez envoyée, je la connais bien. Je « collabore » avec mon cousin Guy Vautrin depuis 2008.
    Bien sûr, il faudrait faire des recherches. Mais où ? Aux Archives Départementales de Valence ??? Pas facile quand on habite dans les Vosges .
    N’existe-t-il pas de Cercle Généalogique à Romans ou à Valence ?
    Cordialement.
    Lucette Husson

  5. Jean-Yves dit :

    Vous avez une descendance de Pierre Fournier x Renée de Gillier (prénommée Reine dans cette descendance) ici : http://gw5.geneanet.org/vaguda?lang=fr&iz=0&m=D&p=pierre&n=fournier&sosab=10&t=L&notes=on&src=on&v=11

    Je ne peux malheureusement pas vous dire si les ascendants de Pierre Fournier x Renée de Gillier étaient originaires de Romans. Il faudrait faire des recherches…

    Cordialement,
    Jean-Yves Baxter

  6. HUSSON Lucette dit :

    J’ai dans mon ascendance une Renée de Gillier, épouse de Pierre Fournier. Ils ont vécu à Valleroy-le-Sec (Vosges) où ils sont décédés, Renée de Gillier en 1689 et Pierre Fournier en 1696. En 1714, leur fils Henry Fournier fait établir par la justice du lieu un certificat attestant qu’il est bien le fils de Pierre Fournier et Renée de Gillier. Il a l’intention de partir en Dauphiné au pays de ses père et mère pour faire les recherches de leur succession.
    Est-il possible que Renée de Gillier ait appartenu à cette famille de Gillier de Romans ?
    J’ajoute que sa soeur Rose de Gillier avait épousé Philippe de Choiseul.
    Selon toute vraisemblance, les De Gillier étaient protestants, tout comme les Choiseul. La fille de Rose de Gillier et Philippe de Choiseul aurait abjuré en 1679.
    Merci de me répondre, même si vous n’êtes pas en mesure de donner une réponse à ma question.
    En ce cas, pourriez-vous m’indiquer un Cercle Généalogique qui m’aiderait dans cette recherche ?
    Cordialement.

    Lucette Husson

  7. VOILLOT dit :

    L’origine de la famille Gilleir est de Lussac les Châteaux, petite commune de la Vienne.
    Les premiers connus sont Philippe mort en 1377 et Jean son frère, tous deux tenancier d’une hôtellerie à Lussac les Châteaux “Hostellerie de moult petit estat en la ville de Lussac et n’avoit en Ycelle temps ne oncques n’avoit eu, dix livres de rentes de revenue par an” (Arch. Nationales jj.82, n° 547 f° 356). Les deux frères eurent également a répondre d’accusation portées par un moine d’Ebreuil… En 1345 le comte de Poitiers nomme Philipe maître des garnisons pour en Poitou pour le le comte. Les Archives Nationales regorges d’actes ainsi que les archives du PPoitou et des Deux-Sèvres.
    Une généalogie a été faites par Beauchet-Filleauà la fin du siècle dernier. Pour ceux que cela interessent je suis dispo.

  8. Jean-Yves dit :

    Merci Gilles !

    Je n’avais pas pensé à aller voir chez nos amis de HeraldiqueGenWeb. C’est une très bonne idée.

    Il y a peut-être des familles de Romans que tu retrouves par chez toi, non ?

    Amicalement,

    Jean-Yves

  9. Gilles Dubois dit :

    Bonjour Jean-Yves,

    Si ça t’intéresse, tu pourras trouver le blason de la famille Gillier sur HeraldiqueGenWeb à l’adresse suivante : http://www.francegenweb.org/~heraldique/base/details.php?image_id=1603

    Cordialement,
    Gilles

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