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Le lavoir public de la place de la Pavigne

Le lavoir public de la place de la PavigneLe 19 février 1898, M. Dorne, architecte-voyer de la ville de Romans-sur-Isère, présente un devis pour la construction d’un lavoir public à établir sur la place de la Pavigne.

Ce devis comprenant les fondations pour le bassin et les piliers, le transport des déblais, les dés en pierre dure de Ruoms pour soutenir les poteaux, l’égout et la conduite de vidange, la charpente en sapin du Nord, les tuiles plates de Bourgogne, ainsi que les divers matériaux s’élève à 900 francs (environ 3 500 € actuels).

La Commission des travaux et des finances de la ville, réunie les 21 et 23 février 1898, considère “que la population ouvrière très dense des quartiers avoisinant la place de la Pavigne trouvera de grands avantages dans l’établissement d’un lavoir public et gratuit situé au centre de l’agglomération et que le fonctionnement de ce lavoir n’entraînera pas d’augmentation de consommation d’eau puisqu’on n’y utilisera que le trop-plein du bassin” et propose à la mairie “d’approuver les plans et devis dressés par M. Dorne et de décider que les travaux soient exécutés dans le plus bref délai possible.”

Le Conseil municipal, réuni le 26 février 1898, “approuve en leur entier les plans et devis dressés par M. Dorne, architecte-voyer, pour l’installation d’un lavoir public sur la place de la Pavigne et vote, pour faire face à la dépense, une ouverture de crédit de 900 francs à prélever sur les fonds libres de l’exercice courant.” Ce même Conseil municipal demande “que ce travail soit exécuté par voie d’économie, dans le plus bref délai possible.”

Le 9 avril 1898, après consultation du projet, le Conseil des Bâtiments civils de la Préfecture de la Drôme présidé par M. Clerc, rend les observations suivantes : “Le dossier présenté par la munipalité de Romans-sur-Isère pour l’édification d’un lavoir public ne comprend pas de devis descriptif précisant les dispositions de la construction projetée. On ne peut d’autre part suppléer à l’absence de cette pièce au moyen des dessins qui comprennent un plan non coté et une coupe avec perspective plus ou moins exacte. Sur cette coupe, la ferme de la toiture est indiquée sans poinçon. Si l’on se reporte au métré approximatif, on voit en particulier que l’on n’a prévu qu’un poinçon pour deux fermes, que la longueur des arbalétriers (deux mètres) est plus courte que la moitié de la longueur des extraits (quatre mètres cinquante), ce qui est peu vraisemblable ; qu’une cloison pour ménager un compartiment d’eau propre pour le rinçage du linge a été omise ; que l’épaisseur des enduits comptés à deux francs le mètre carré n’est pas indiquée, etc. Dans ces conditions, l’examen du projet n’est guère possible malgré son peu d’importance (neuf cents francs).” En conséquence, le Conseil des Bâtiments civils est d’avis “qu’il y a lieu de faire compléter le dossier par un devis descriptif et une coupe géométrique, et d’opérer sur le devis estimatif les rectifications résultant des observations qui précèdent.”

Ainsi, le 9 mai 1898, le Préfet de la Drôme retourne le projet à la mairie de Romans-sur-Isère en lui demandant de le faire compléter conformément aux observations présentées par le Conseil des Bâtiments civils.

Les documents d’archive disponibles ne permettent pas de savoir si le projet a été complété.

Nous savons que le 29 août 1898, la somme de 246,94 francs a été réglée à M. Rousset, charpentier à Romans-sur-Isère, pour la construction et la mise en place d’une charpente en sapin du Nord sur le lavoir public de la place de la Pavigne ainsi que le rabotage des poteaux et autres travaux.

Le 19 juillet 1900, les habitants du quartier de la Pavigne soumettent une pétition à la mairie en “se plaignant du manque d’eau dans leur quartier.”

La Commission des travaux, des finances, des eaux et électricité de la ville se réunit le 4 septembre suivant et “diverses propositions sont faites en vue de l’installation, à titre définitif, d’une usine élévatoire des eaux à Peyrins. L’économie générale des divers projets consisteront à prendre l’eau sous le champ Guilhermet ou lieux avoisinants à Peyrins et l’élever dans un petit réservoir au niveau des tuyaux de Bonneton, soit la refouler dans un réservoir plus élevé à creuser dans les coteaux de Mours. Il reste acquis que le puits actuel de 4,50 mètre de diamètre, sans aucune galerie, suffit pour alimenter la pompe débitant 18 litres à la seconde, soit environ 15 500 hectolitres par 24 heures. Avec ce débit, le niveau de l’eau dans les puits se maintient à deux mètres environ au-dessus du fond.”

Il est conclut que “jusqu’en 1910, le service des eaux pourrait ainsi être économiquement assuré d’une manière satisfaisante.”

Aujourd’hui, il ne subsiste que la charpente du lavoir public.

Sources : Archives municipales de Romans-sur-Isère, Série M – Edifices communaux, Monuments et Etablissements publics – 1 M 16 – Lavoir, place de la Pavigne – 1897-1901

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