Petite sélection d’informations complémentaires sur le Calvaire des Récollets
Bien sûr, ces quelques informations ne sont pas indispensables à la connaissance de l’histoire générale du Calvaire et du Chemin de Croix de Romans.
Cependant, elles existent dans des archives trop peu consultées et, en cette année de commémoration du 500è anniversaire du Calvaire des Récollets, alors que des publications, des conférences et des expositions en rappellent l’histoire, il n’est pas inintéressant d’apporter quelques nouvelles informations.
Voici donc une petite sélection d’informations complémentaires sur le Calvaire des Récollets de Romans :
Romanet Boffin aurait été inhumé dans l’église du couvent des Récollets
Dans un commandement daté du 16 janvier 1633, le Révérend Père Anselme d’Annonay ordonne au Révérend Père gardien des religieux du Calvaire des Récollets d’inhumer noble Félicien Boffin, seigneur d’Argençon et fils de Romanet Boffin, fondateur du chemin de croix et du calvaire de Romans, dans la Chapelle des Morts du couvent, “le cas de son décès arrivant”.
Dans ce document, il est écrit que “Romanet Boffin aurait été ensépulturé dans la dite église.”
Lieu sur lequel est construite la chapelle du Saint-Sépulcre
On sait que la chapelle du Saint-Sépulcre représentant le tombeau du Christ est la plus ancienne du chemin de croix de Romans.
On pourrait préciser cette information en disant que “le 4 février 1516, Pierre Peytieu dit Forton a donné à Romanet Boffin, pour la construction de la chapelle du Saint-Sépulcre, deux petites pièces de terre joignantes et dans lesquelles il y a une petite maison.”
Les maîtres tailleurs de pierre qui ont érigé le mont Calvaire
Dans un acte judiciaire daté du 14 septembre 1519, il est écrit que deux des maîtres tailleurs de pierre qui ont oeuvré à l’érection du mont Calvaire “étaient Nicolas Berton et Humbert de Lusdade.”
Le lieu du mont Calvaire fait dîme à l’église Saint-Romain
Une ordonnance du 7 juillet 1517 nous apprend que “la plupart des lieux de la ville de Romans sont sujet à la juridiction des chanoines de Saint-Barnard et [que] le lieu du mont Calvaire fait dîme à l’église de Saint-Romain qui est dépendante de Saint-Barnard.”
Le lieu du mont Calvaire payait donc l’impôt à l’église Saint-Romain, aujourd’hui disparue, qui se trouvait proche de l’actuel cimetière municipal.
Les stations représentant les Mystères de la Passion qui se passèrent dans la maison de Pilate
Pendant les guerres de religion, le Calvaire et le Chemin de Croix furent détruits par les protestants. En 1612, les Pères Récollets furent mis en pleine possession du couvent du mont Calvaire et des lieux saint qui en dépendaient, et la reconstruction commença.
Dans un courrier daté du 23 mars 1669, le Frère Alphonse de Romans, gardien du couvent des Récollets, donne des informations sur les stations représentant les Mystères de la Passion qui se passèrent dans la maison de Pilate : “La vénérable église de Saint-Barnard, au regard du voyage de piété du calvaire, a toujours représenté la maison de Pilate comme le lieu le plus convenable. Depuis longtemps, nos seigneurs les chanoines du très célèbre chapitre de la dite église portaient une grande dévotion envers la Passion de notre doux rédempteur Jésus-Christ et avaient eu la bonté de permettre que plusieurs tableaux fussent posés en divers endroits de la nef de la dite église comme autant de stations pour représenter les Mystères de la Passion qui se passèrent dans la maison de Pilate. Depuis quelques années, les dites stations ont été transportées dans les cloîtres de la dite église à cause de l’incommodité et des troubles que les voyageurs y causaient au regard du service divin. Nous avons pensé à changer de nouveau les dites stations et de les faire bâtir en d’autres lieux, savoir trois croix dans le grand cimetière [du Calvaire] qui représentent la présentation de Notre Sauveur Jésus-Christ à Pilate, la flagellation et le couronnement d’épines, et une quatrième croix proche de la grande porte de l’église tirant du côté du Calvaire pour représenter comme Notre Sauveur fut chargé du pesant fardeau de la Croix. Et ainsi, le service divin [de l’église Saint-Barnard] ne recevra plus cette incommodité et les Mystères de la Passion seront plus fidèlement représentés. Mais reconnaissant que la chose ne peut être faite sans l’agrément et permission du dit chapitre, cela nous oblige d’y recourir, et en qualité de très humbles serviteurs, nous supplions très humblement nos seigneurs les chanoines du dit chapitre d’avoir la bonté de nous donner cette permission.”
Par courrier daté du même jour, le chapitre de Saint-Barnard a donné autorisation aux Pères Récollets de déplacer les stations représentant les Mystères de la Passion qui se passèrent dans la maison de Pilate.
Les Pères Récollets prennent possession d’un morceau de la Vraie Croix
En 1883, dans sa Notice sur le mont Calvaire de Romans, l’historien romanais Ulysse Chevalier écrit que “les Pères Récollets étaient devenus possesseurs d’un morceau de la vraie Croix, enchassé dans un crucifix d’argent que leur avait donné le Père Marc Doysieu.”
L’on pourrait ajouter que cette relique venait du couvent de Saint-Ange (ou Notre-Dame des Anges) des Pères Récollets de Saint-Marcellin, en Isère.
Les Actes de la rémission des reliques de la Sainte-Croix par Monsieur le chevalier de Maugeron au couvent des Vénérables Pères Récollets près Saint-Marcellin et autres documents relatifs nous disent que le 2 août 1643, les Pères Récollets de Saint-Marcellin prennent possession de la relique et que la même année (probablement le 20 septembre), elle est transférée dans le couvent des Récollets de Romans.
C’est en souvenir de cette relique que l’église prit plus tard le nom de Sainte-Croix.
Remplacement des trois croix du mont Calvaire en 1866
Durant la Révolution française, le mont Calvaire fut saccagé. A la suite d’une mission donnée en 1820 par le Père Barthélémy Enfantin, missionnaire apostolique, une croix fut plantée sur le haut du mont Calvaire et la reconstruction commença.
Trois croix en bois représentant le Christ et les deux larrons furent assez rapidement érigées mais leur état se dégradant, il fut décidé d’ériger trois nouvelles croix en métal, en 1866.
En 1883, dans sa Notice sur le mont Calvaire de Romans, l’historien romanais Ulysse Chevalier écrit que les trois croix “ont été érigées dans le mois de mars 1867 et ont coûté la somme de 2 200 francs.”
Dans une délibération de l’Oeuvre du Calvaire datée du 18 novembre 1866, nous trouvons des informations complémentaires sur cette érection : “Un membre de la commission a observé que les croix qui dominent le calvaire n’étant ni gracieuses ni solides, il était peut-être utile de les remplacer par des croix en métal. Il a, en même temps, produit une planche de dessins de la maison Baud et Lanfrey, fondeurs à Lyon, et à la suite, une note fournie par cette maison de laquelle il résulte 1° qu’un Christ d’un mètre cinquante fixé sur une croix en fonte de quatre mètres cinquante de hauteur et large de vingt centimètres sur quinze d’épaisseur, 2° que deux larrons d’un mètre trente fixés l’un et l’autre sur une croix de quatre mètres, seraient rendus à Romans franco et prêts à être mis en place, c’est-à-dire peints ou bronzés, pour le prix et somme de seize cent soixante francs. La commission autorise M. Bron, avocat, à clore ce marché aux meilleures conditions possibles. Il voudra bien expliquer dans les conventions que la maison Baud et Lanfrey reste chargée de la pose, ce qui n’est pas expliqué dans la note fournie et qui a pourtant été entendu dans les pourparlers relatifs à cette affaire. Le paiement se fera comptant pour faciliter la demande d’un escompte considérable et dans le cas d’insuffisance de la caisse, M. Beaucaire, curé, s’offre à payer d’abord sauf à être remboursé au fur et à mesure que les fonds arriveront.”
Sources : Archives départementales de la Drôme, 16 J 328 – Archives départementales du Rhône, 10 H 81, 10 H 82.
Merci beaucoup pour l’information !
Oui, le Gringore est le premier “guide du pèlerin” du calvaire de Romans et considéré comme un des ancêtres des guides touristiques.
on parle du calvaire : il serait l’objet d’un des premiers guides touristiques ! https://blog.bibliotheque.inha.fr/fr/posts/des-origines-du-guide-touristique.html