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Des romanais condamnés aux travaux forcés et à l’exposition au carcan

Des romanais condamnés aux travaux forcés et à l'exposition au carcanL’intention n’est pas de juger des actes et des conséquences mais uniquement d’en rendre compte comme témoignage de la vie des romanais au XIXè siècle.

Louis Roux

Le 15 novembre 1816, Louis Roux, âgé de 18 ans, apprenti maçon, natif et habitant de la ville de Romans, est accusé :

1. D’avoir, le 15 septembre 1816, volé en la ville de Romans, à François Faisant, une somme d’environ trois cents francs d’argent de France et trois pièces d’argent d’Espagne, et ce, dans la maison d’habitation du dit Faisant, à l’aide d’escalade et d’effraction intérieure.

2. D’avoir, le même jour, 15 septembre, à la suite du dit vol, mis volontairement le feu à un lit existant dans une des chambres de Faisant et qui était placé de manière à communiquer le feu à la dite maison, ce qui aurait eu lieu si le feu n’eut été éteint après avoir brûlé une partie du bois de lit, de la paillasse et des draps.

Il est décrit comme ayant une taille d’environ 1,50 mètres, les cheveux et les sourcils châtains, le front couvert, les yeux bleus, le nez bien fait, la bouche moyenne, le menton pointu, le visage rond et le teint coloré.

Le 28 novembre 1816, il est condamné à la peine de vingt ans de travaux forcés, à l’exposition au carcan, aux frais envers l’état et après avoir subi sa peine, à rester toute sa vie sous la surveillance de la haute police de l’état, à raison de quoi il devra fournir un cautionnement de la somme de trois cents francs.

Le dit Roux a été exposé au carcan le 7 septembre 1816.

Joseph Chabert et Mathieu Dupuis

Le 5 juin 1821, Joseph Chabert, âgé de 20 ans, cultivateur, natif et habitant de la ville de Romans, et Mathieu Dupuis, âgé de 38 ans, maçon, natif de Saint-Vallier et habitant à Romans, sont accusés :

1. Joseph Chabert, d’avoir, dans la nuit du 24 au 25 janvier 1821, en la ville de Romans et dans la maison d’habitation d’Antoine Barret, cultivateur au dit lieu, volé deux draps de lit, une couverture et deux pièces de toile placées dans un coffre fermant avec un cadenas, et d’avoir commis ce vol à l’aide d’effraction intérieure.

2. Joseph Chabert, d’avoir, dans la nuit du 25 au 26 janvier 1821, à Romans et dans la maison d’habitation de Bruno Devot, boucher en la dite ville, volé à Jean Buisson, domestique de Bruno Devot, quinze chemises, trois pantalons et quelques autres effets, et d’avoir commis ce vol à l’aide d’escalade et d’effraction extérieure.

3. Mathieu Dupuis, de s’être rendu complice de Joseph Chabert, pour avoir, par abus d’autorité ou de pouvoir, promesses, machination ou artifices, provoqué les dits vols, donné des instructions pour les commettre, procuré un instrument pour servir aux dits vols, et pour avoir sciemment recelé les objets volés.

Joseph Chabert est décrit comme ayant une taille de 1,65 mètres, les cheveux et sourcils châtains clair, le front ordinaire, la bouche petite, le menton pointu, le visage ovale, le teint coloré marqué de petite vérole.

Mathieu Dupuis est décrit comme ayant une taille de 1,65 mètres, les cheveux et sourcils châtains foncé, le front couvert et ridé, les yeux gris, le nez moyen et écrasé du côté droit, les sourcils avec une forte cicatrice du côté gauche, la bouche moyenne, le menton rond, le visage ovale, le teint coloré et la barbe châtain.

Le 21 août 1821, Joseph Chabert est condamné à la peine de cinq ans de travaux forcés, à l’exposition au carcan, aux frais envers l’état, à rester toute sa vie sous la surveillance de la haute police de l’état, et à fournir un cautionnement de cent francs.

Le même jour, Mathieu Dupuis est condamné à la peine de huit ans de travaux forcés, à l’exposition au carcan, aux frais envers l’état, à rester toute sa vie sous la surveillance de la haute police de l’état, et à fournir un cautionnement de trois cents francs.

Les dits Chabert et Dupuis ont été exposés au carcan le 3 septembre 1821, à 10 heures du matin.

Catherine Arthaud

Le 5 mars 1823, Joseph Duc, âgé de 68 ans, cultivateur, natif de Montvendre et habitant à Saint-Bardoux, et Catherine Arthaud, âgée de 43 ans, colporteuse, native et habitante de la ville de Romans, sont accusés :

1. Joseph Duc et Catherine Arthaud d’avoir, dans la nuit du 22 au 23 novembre 1822, en la commune de Marches, volé deux cochons à Pierre Nicolas et d’avoir commis ce vol dans une écurie dépendant de la maison d’habitation du dit Nicolas.

2. Dans le cas où Catherine Arthaud ne fut pas coupable du dit vol, elle est accusée d’avoir, avec connaissance, aidé ou assisté l’auteur ou les auteurs du vol, et d’avoir sciemment recelé les cochons volés.

Catherine Arthaud est décrite comme ayant une taille de 1,20 mètres, les cheveux et sourcils noir grisaillés, le front rond, les yeux roux, le nez ordinaire, la bouche moyenne et le menton fourchu.

Le 21 mars 1823, ils sont tous deux condamnés à sept ans de réclusion, à l’exposition au carcan, aux frais envers l’état, à rester toute leur vie sous la surveillance de la haute police de l’état, et à fournir un cautionnement de la somme de deux cents francs chacun.

Les dits Duc et Arthaud ont été exposés au carcan le 15 mai 1823, à 11 heures du matin.

Joseph Bottin, Joseph Corrodin et Marie Ferlin

Le 29 novembre 1826, Joseph Bottin, âgé de 54 ans, cultivateur et manoeuvre maçon, né et habitant de la ville de Romans, Joseph Corrodin, âgé de 60 ans, journalier, né et habitant de la ville de Romans, et Marie Ferlin, âgée de 43 ans, journalière, habitante de la ville de Romans, sont accusés :

1. D’avoir, dans la nuit du 16 au 17 septembre 1826, en la ville de Romans et dans un bâtiment non encore achevé appartenant au sieur Charles, lequel bâtiment était habité par les ouvriers employés à sa construction qui y couchaient habituellement, volé à Jean Piodi, maître maçon, des outils en fer, quatre draps de lit et cinq douzaines de planches.

2. D’avoir, le dit Bottin, commis ce vol à une époque où il travaillait en qualité d’ouvrier maçon du dit Piodi.

3. D’avoir, la dite Ferlin, avec connaissance, aidé ou assisté Bottin et Corrodin dans le vol, et d’avoir sciemment recelé tout ou partie des objets volés et s’être ainsi rendue complice.

Joseph Bottin est décrit comme ayant une taille de 1,66 mètres, les cheveux et sourcils grisaillés, le front rond, les yeux roux, le nez épaté, la bouche moyenne, le menton rond à fossette, le visage ovale et le teint coloré.

Joseph Corrodin est décrit comme ayant une taille de 1,57 mètres, les cheveux et sourcils noirs, le front couvert, les yeux roux, le nez pointu, la bouche moyenne, le menton rond, le visage ovale, le teint coloré et la barbe noire très épaisse.

Marie Ferlin est décrite comme ayant une taille de 1,65 mètres, les cheveux et sourcils noirs, le front découvert, les yeux roux, le nez court, la bouche petite, le menton pointu, le visage ovale et le teint coloré.

Le 18 décembre 1826, ils sont tous trois condamnés à cinq ans de réclusion, à l’exposition au carcan, aux frais envers l’état, à rester toute leur vie sous la surveillance de la haute police de l’état, et à fournir un cautionnement de 100 francs chacun.

Les dits Bottin, Corrodin et Ferlin ont été exposés au carcan le 23 décembre 1826, à 11 heures du matin.

Charles Valpouline

Le 2 mai 1827, Charles Valpouline, marchand ambulant de quincaillerie et de bijouterie, natif de la région de Côme, en Italie, et habitant de la ville de Romans, est accusé :

1. D’avoir, vers la fin du mois de juin 1825, en la ville de Saint-Jean-en-Royans, tenté de violer Adèle Rostaing, âgée de onze ans.

2. D’avoir, à la même époque et en la même ville, tenté de violer Flavie Girodin, âgée de huit ans et demi, et Alphonsine Ezingeard, âgée de neuf ans.

3. D’avoir, au commencement de juillet suivant et en la même ville, tenté de violer la dite Alphonsine Ezingeard.

4. Lesquelles tentatives de viol ont été manifestées par des actes extérieurs et suivies d’un commencement d’exécution, et n’ont été suspendues ou n’ont manqué leur effet que par des circonstances fortuites et indépendantes de la volonté du dit Charles Valpouline.

5. Dans le cas où Charles Valpouline n’aurait pas commis les quatre tentatives de viol ci énoncées, il est accusé d’avoir, aux même lieu et mêmes époques, consommé ou tenté avec violence un attentat à la pudeur sur la personne de chacune des trois enfants.

Il est décrit comme ayant une taille de 1,67 mètres, les chevaux et sourcils châtains foncé, les yeux bleus, le nez effilé un peu de travers, la bouche moyenne, la barbe châtain, le menton allongé et plat, le visage ovale et le teint coloré et brun.

Le 17 juillet 1827, il est condamné à sept ans de travaux forcés, à l’exposition au carcan durant une heure, aux frais envers l’état, à rester toute sa vie sous la surveillance de la haute police de l’état, et à fournir un cautionnement de la somme de cent francs.

Le dit Valpouline a été exposé au carcan sur la place publique de la ville de Valence, le 30 juillet 1827, à 8 heures du matin.

Joseph Jassoud

Le 20 octobre 1827, Joseph Jassoud, âgé de 30 ans, marchand colporteur, né à Saint-Paul-lès-Romans et habitant de la ville de Romans, est accusé :

1. D’avoir, le 10 septembre 1827, en la ville d’Alixan et dans la maison d’habitation de Jean Charretier, volé à celui-ci la somme de cinq francs et soixante-sept centimes en monnaie.

Joseph Jassoud est décrit comme ayant une taille de 1,64 mètres, les cheveux et sourcils châtains foncé, le front couvert, les yeux roux, le nez gros, la bouche moyenne, le menton rond, le visage ovale et le teint brun.

Le 7 décembre 1827, il est condamné à cinq ans de travaux forcés, à l’exposition au carcan durant une heure, aux frais envers l’état, à rester toute sa vie sous la surveillance de la haute police de l’état, et à fournir un cautionnement de la somme de cent francs.

Le dit Jassoud a été exposé au carcan le 20 décembre 1827.

Sources : Archives départementales de la Drôme, 4 U 555, 4 U 556, 4 U 557.

Publié dans: 19è siècle, Vie et Métiers

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