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La Fête des Epoux, durant la Révolution Française

La Fête des Epoux, durant la Révolution FrançaiseLe 2 floréal an 6 de l’ère républicaine (21 avril 1798), le Commissaire du Directoire exécutif près l’Administration centrale du département de la Drôme adresse un courrier aux Administrations municipales de Cantons pour leur rappeler que “la loi du 3 brumaire ordonne qu’il sera célébré, le 10 floréal (29 avril) de chaque année, une Fête des Epoux” et les “exhorter à faire sans délai tous les préparatifs nécessaires pour remplir dignement l’intention que le législateur a manifesté d’honorer le mariage, cette institution salutaire et sacrée, principal fondement et peut-être première cause de l’ordre social.”

A Romans-sur-Isère, la Fête des Epoux du 10 floréal an 6 (29 avril 1798) s’est déroulée comme suit :

“Les autorités civiles et militaires se sont rendues dans la Maison commune d’où elles sont parties au milieu du bataillon de la Garde nationale, au bruit d’une musique douce et harmonieuse, précédées des jeunes époux, pour se rendre sur la place de la Liberté (actuelle place Ernest Gailly) en passant par celle de la Fédération (aujourd’hui place Jacquemart).

Le cortège arrivé sur la place de la Liberté s’est formé en cercle autour de l’arbre de la Liberté et là, le Commissaire du Directoire exécutif près cette Administration a prononcé un discours dans lequel il a démontré de la manière la plus touchante la douceur et les avantages que procurent les liens du mariage, ainsi que les dégoûts et la corruption qu’entraîne le renoncement aux charmes d’une union légitime. Ce discours a été suivi de brefs applaudissements et de chants civiques analogues à la fête.

Le cortège s’est ensuite rendu à la Maison commune ou le présent procès-verbal a été rédigé.”

Une seconde Fête des Epoux eut lieu l’année suivante, le 10 floréal an 7 (29 avril 1799), et elle s’est déroulée comme suit :

“Les membres de l’Administration municipale et le Commissaire du Directoire exécutif près d’elle, après avoir procédé à la réception des chefs officiers et sous-officiers du bataillon de la Garde nationale de ce canton, se sont rendus en costume, à dix heures du matin, dans l’enceinte des réunions décadaires, accompagnés des membres des tribunaux de paix et de commerce et des autres autorités civiles et militaires, au milieu du dit bataillon de la Garde nationale, précédés des jeunes époux et de plusieurs vieillards accompagnés de leurs enfants et petits-enfants, au son des tambours et de la musique.

A leur entrée dans l’enceinte de la réunion, les amateurs musiciens ont exécuté divers airs patriotiques, des places d’honneur ont été réservées aux vieillards et aux jeunes époux et la séance a été ouverte par des acclamations de Vive la République.

Un membre de l’Administration a fait un discours analogue à la Fête des Epoux dans lequel il a développé tous les avantages de l’union conjugale.

Il a enfin été procédé à la célébration des mariages et donné connaissance des naissances, décès et autres actes qui ont eu lieu dans le cours de la décade.

La séance a été terminée par des airs patriotiques après lesquels les membres de l’Administration municipale et des autres autorités civiles et militaires se sont retirées dans la même ordre à la Maison commune.”

Ce fut la dernière Fête des Epoux célébrée dans notre ville.

Sources : Archives municipales de Romans-sur-Isère – 1 D 4, Registre des délibérations municipales, 1797- 1799 – 1 D 5, Registre des délibérations municipales, 1799-1802 – E 8, Fête des Epoux, Circulaire du Directoire exécutif, 2 floréal an VI – Illustration : Réjouissances autour d’un arbre de la Liberté.

Publié dans: 18è siècle, Vie et Métiers

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