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8 juin 1794 – Une fête religieuse en l’honneur de l’Etre Suprême

8 juin 1794 - Une fête religieuse en l'honneur de l'Etre Suprême8 juin 1794 – A cette date, la plupart des communes de la République, pour obéir aux ordres du Comité de salut public et surtout pour complaire à Robespierre, célébrèrent une fête religieuse en l’honneur de l’Etre Suprême.

Voici ce qui se passa à Romans-sur-Isère.

La fête de l’Etre Suprême devant commencer avec l’aurore, est annoncée à trois heures et demie du matin par neuf coups de canon. A cinq heures, l’assemblée est battue dans toutes les rues de la ville.

A sept heures, une musique guerrière se fait entendre. Alors, tous les citoyens décorent leurs portes et leurs fenêtres de fleurs, de feuillages et de banderoles tricolores. A neuf heures, on bat le rappel et tous les cortèges, dans l’ordre indiqué par le programme, se mettent en marche par la rue de la Montagne (aujourdh’ui côte des Cordeliers) et se rendent à la place de la Fédération (aujourd’hui place Jacquemart), où la musique exécute des airs et des chants patriotiques.

La marche est reprise et l’on descend à la Presle pour se rendre sur la Montagne sacrée de Saint-Romain (actuel emplacement du parc François Mitterrand), où les quatre vertus (la Force, la Justice, la Prudence et la Tempérance) se placent devant l’autel consacré à l’Etre Suprême. Il y a un moment de silence et de recueillement puis un coup de canon annonce qu’on va adorer l’Etre Suprême. Alors le maire s’avance majestueusement devant l’autel et il dit: “Grand Dieu ! Le culte digne de ta grandeur est la pratique des devoirs de l’homme. C’est au milieu de la nature qui atteste ta puissance et ta bonté, que nous promettons de remplir ces devoirs.”

Après cette prière, le peuple rayonnant de joie, répête mille fois en levant les mains ou les armes vers le ciel : “Gloire à l’Eternel, vive la République, vive la Montagne !” L’enthousiasme se prolonge, l’on s’embrasse.

La musique recommence, accompagnant des danses graves, qui sont elles-mêmes remplacées par des danses gaies, au son d’une musique champêtre. Les cortèges se forment de nouveau et se dirigent vers la place de la Liberté (actuelle place Ernest Gailly), où l’on fait la lecture du sublime discours de Robespierre, et l’on chante l’hymne de la liberté. L’après-midi, danses. Le soir, séance de la société.

Sources : Archives municipales de Romans-sur-Isère : sources diverses – Illustration : Vue du jardin des Tuileries le jour de La fête de l’Être suprême, 8 juin 1794, Musée Carnavalet, Paris

Publié dans: 18è siècle, Vie et Métiers

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