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L’Impartial, 27 octobre 2011 : “Histoires de cimetière”

L'Impartial, 27 octobre 2011 : "Histoires de cimetière"L’Impartial, 27 octobre 2011

Toussaint – Rencontre avec un passionné

Histoires de cimetière

Jean-Yves Baxter sillonne les allées du cimetière à la recherche du passé et des personnages qui ont défrayé la chronique historique locale.

Jean-Yves Baxter est un passionné d’histoire et de généalogie. Il en a d’ailleurs fait sa profession puisqu’il travaille pour GeneaNet, premier site web français de généalogie, et collabore à la Revue Française de Généalogie, premier magazine national dans ce domaine.

“Le cimetière, je le connais assez bien. Je le visite souvent pour mes recherches”, confie le généalogiste romanais. Régulièrement, il sillonne donc les allées de nos ultimes demeures pour les besoins de sa chronique “Romans Historique” qu’il publie dans L’Impartial et sur son blog (romanshistorique.fr).

Pour la première fois cette année, à l’occasion des journées du patrimoine, il assurait une visite guidée du cimetière de Romans. Il s’agissait pour lui de montrer qu’on peut lire toute l’histoire d’une ville en s’attardant devant ses tombes. Celle de Robert Viguier, une victime de l’accident de train du pont de Vernaison en septembre 1945. Celle d’Albert Triboulet, professeur de latin et maître d’éducation générale, dans le collège qui porterait son nom plus tard, fusillé par les Allemands à Saint-Nazaire-en-Royans en 1944. Celle de Paul Deval, qui a lancé la Foire de Romans avec Robert Dreyfus et Roger Segondi en 1930. Celle de Gabriel Figuet, qui a terminé 22ème du Tour de France cycliste professionnel en 1912. Ou encore celle de Saint-Cyr Nugues, chef d’état-major dans l’armée napoléonienne dont le nom est gravé sur une colonne de l’Arc de Triomphe. La petite histoire de ce personnage aiguise la curiosité des visiteurs. Une anecdote croustillante révèle que ce militaire a choisi lui-même de figurer sur le célèbre monument parisien puisqu’il avait été chargé par Adolphe Thiers d’établir la liste des noms devant y être inscrits ! On n’est jamais mieux servi que par soi-même…

Cimetières disparus

Peu de gens savent que le cimetière actuel, que longe au sud la rue Calixte Lafosse (la bien nommée !), est né d’un agrandissement du cimetière Saint-Romain décidé au début du 19ème siècle. La croissance de la population romanaise exigeait, pour des raisons d’hygiène et d’habitat, de trouver un site funéraire à l’écart de la ville. Jusque-là, il existait plusieurs cimetières adossés à des lieux de culte ou à des communautés religieuses.

Jean-Yves Baxter les énumère : le cimetière de l’église Saint-Barnard, celui de l’église Saint-Nicolas, ceux des couvents (Saint-Just, les Cordeliers, les Clarisses, la Visitation à l’emplacement actuel du musée de la chaussure), celui du Calvaire des Récollets

Il y avait aussi des cimetières près des hôpitaux. Dans celui de l’Hôtel-Dieu (ancien hôpital au quartier de la Presle), “ils enterraient encore à tour de bras après la Seconde guerre mondiale”, précise Jean-Yves Baxter. Quant à l’hôpital Sainte-Foy, il occupait le bâtiment qui servirait plus tard à l’école Notre-Dame des Champs et son cimetière se situait dans le périmètre de l’actuelle place Ernest-Gailly… “Les gens vivaient avec les morts juste à côté ou en face”, note Jean-Yves Baxter.

En visitant leurs défunts pour la Toussaint, certains romanais penseront peut-être à ces personnages qui ont écrit la petite histoire et aux cimetières aujourd’hui disparus.

Jean-Marc Collavet

Publié dans: Revue de presse

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