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Jérôme Etienne Cogne, lieutenant-colonel d’infanterie, Officier de la Légion d’Honneur

Jérôme Etienne Cogne, lieutenant-colonel d'infanterie, Officier de la Légion d'HonneurAu cimetière de Romans-sur-Isère, se trouve une tombe remarquable car imposante et déconcertante car comportant des inscriptions incomplètes.

La dite tombe comporte les inscriptions suivantes : “Ici repose Cogne Etienne Jérôme, Lieutenant Colonel, Officier de la Légion d’Honneur”, “Il montra dans l’adversité le courage d’un brave militaire, ses vertus et ses qualités sociales lui conquirent l’estime et l’amitié de ses concitoyens et les regrets de ses nombreux amis l’ont accompagnés dans la tombe” et “Volontaire en 1791 … Capitaine en 1811, 20 ans de services … s … f … blessures l … itteren … envers … s … Lodi Castiglione Rivoli Marengo … Austerlitz … Moscou … combats …”

Des recherches historiques et généalogiques montrent que Jérôme Etienne Cogne est né le 30 septembre 1774 à Lens-Lestang, Drôme, de Claude Cogne, marchand de cette ville, et de Françoise Mueton.

Engagé volontaire, le 12 octobre 1791, au 2è bataillon de la Drôme devenu 32ème de Ligne, il gravit les échelons avec assurance pour devenir fourrier le 23 août 1794, puis sergent le 8 janvier 1796, sergent major le 23 septembre 1799, sous-lieutenant le 11 août 1803, lieutenant en second aux grenadiers à pied de la Garde impériale le 1er mai 1806, lieutenant en premier aux fusiliers grenadiers de la Garde impériale le 5 avril 1809, capitaine au 3ème tirailleurs de la Garde impériale le 17 mars 1811, major dans la ligne le 15 mars 1813. Il est enfin nommé chef de bataillon à l’arme des grenadiers à pied de l’ex-Garde impériale par décret du 19 mai 1815.

Durant 25 ans et 11 mois de service, il aura participé à 21 campagnes et aura été blessé à plusieurs reprises.

Le 14 floréal an II (3 mai 1794), il est blessé à la tête au col Ardente, en Italie ; le 23 thermidor an II (10 août 1794), il est blessé à la cuisse gauche au col de l’Arpiola, en Italie ; le 26 germinal an IV (15 avril 1796), il est blessé au bras gauche à la bataille de Dego, en Italie ; le 16 octobre 1813, il est blessé au genou droit à Leipzig, en Allemagne ; le 19 octobre 1813, il est blessé au flanc droit, à l’omoplate et au ventre, toujours à Leipzig, en Allemagne.

Finalement, le 18 juin 1815, il est blessé par une balle vers la 2ème et 3ème fausse côte du côté gauche et d’un éclat d’obus au-dessus du sacrum à Mont-Saint-Jean, lors de la bataille de Waterloo où il est fait prisonnier. Il rentrera en France, le 16 juin 1817, et sera mis en non activité.

Jérôme Etienne Cogne est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur, le 5 novembre 1804, puis Officier de la Légion d’Honneur, le 14 septembre 1813.

Le 24 septembre 1817, sur le procès-verbal d’individualité pour servir à l’inscription des membres de l’Ordre Royal de la Légion d’Honneur sur les nouveaux registres matricules et listes officielles, il est dit domicilié à Lille, Nord.

Puis, dans le registre de recensement de population de Romans-sur-Isère de 1831, nous trouvons Jérôme Etienne Cogne domicilié dans la “division du levant de la Fontaine Couverte”, c’est-à-dire dans le quartier délimité alors par la côte Jacquemart à l’ouest, la tour Jacquemart au nord, la côte des Cordeliers à l’est, et l’Isère au sud. Il y est dit “Colonel en retraite, âgé de 56 ans.”

Jérôme Etienne Cogne meurt à Romans-sur-Isère, le 20 juillet 1836, laissant pour héritier unique, aux termes d’un testament olographe, son neveu Louis Cogne, avocat, demeurant à Montélimar, Drôme.

Il semblerait que les inscriptions de sa tombe étaient originellement gravées à même la pierre et que des plaques de marbre ont été gravées et fixées plusieurs années plus tard, alors que les inscriptions n’étaient plus entièrement lisibles.

Il est difficile et risqué de remplir les blancs des inscriptions de sa tombe mais Jérôme Etienne Cogne est désormais sorti de l’oubli.

Sources : Archives municipales de Romans-sur-Isère ; E 53, Registre des décès, 1836 ; 1 F 18, Recensement de population, 1831 – Archives départementales de la Drôme ; 5 Mi 55/R5, Registre des baptêmes, mariages et sépultures de Lens-Lestang, 1646-1792 – Archives Nationales, Dossiers des titulaires de l’Ordre de la Légion d’Honneur, LH/560/22, dossier de Jérôme Etienne Cogne.

2 Comments on "Jérôme Etienne Cogne, lieutenant-colonel d’infanterie, Officier de la Légion d’Honneur"

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  1. Jean-Yves dit :

    Bonjour,
    Comme vous me faites douter, j’ai jeté un oeil aux fichiers de l’Association d’Etudes Généalogiques de la Drôme et ils l’écrivent aussi avec un “e” mais avec deux “t” = Muetton.
    Savez-vous si vos Cogne sont apparentés à ceux de la Drôme ?
    Cordialement,
    Jean-Yves Baxter

  2. Lacôte Michel dit :

    Bonjour
    En lisant la fiche Cogne je suis surpris par le patronyme de sa mère Mueton. Ne serait ce pas Multon?
    Ma famille maternelle originaire de Bazelat – commune de Creuse, compte des Cogne mariés à des Multon.
    Bien a vous
    M.Lacôte

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