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Objets d’archives – La machine à écrire de Thomé de Maisonneufve

Issu d’une famille de notaires, Paul Thomé de Maisonneufve (aussi orthographié de Maisonneuve) est né sous le nom de Joseph Marie Amédée Paul Thomé, le 29 avril 1862 à Bourg-de-Péage de Joseph Régis François Marie Thomé, licencié en droit, et Marie Augustine Adèle Maisonneufve.

Après des études au collège jésuite de Mongré (Rhône), il revient dans sa ville natale pour s’installer comme notaire, entre 1890 et 1894. Puis il devient administrateur de la Faïencerie Lyonnaise à Givors (Rhône) et membre de l’Union céramique et chaufournière de France en 1912. Sous-intendant de réserve à la 25ème division d’infanterie, il est nommé Chevalier de la Légion d’honneur en 1917. Il s’installe ensuite à Briançon (Hautes-Alpes) où il assure le classement des archives, qu’il achèvera en 1931. Après la mort de son fils, il rentre à Bourg-de-Péage et reprend ses activités d’érudition au sein de la Société départementale d’Archéologie et de Statistique, dont il sera vice-président puis président d’honneur, et de l’Académie Delphinale. Membre fondateur de la société Dauphin Humbert II, société d’histoire locale de Romans, il alimente la bibliothèque constituée dans l’ancienne demeure du chanoine Ulysse Chevalier, 3 rue des Clercs, avant de céder la majeure partie des collections à la bibliothèque de Grenoble, lors de sa dissolution en 1939.

La machine à écrire de Paul Thomé de Maisonneufve conservée par les archives de Romans est une Dactyle n°3 de 1897, version française de la populaire machine américaine Blichensdorfer. D’un poids de 4,5 kg malgré ses petites dimensions (36 cm de longueur x 28 cm de largeur x 15 cm de hauteur), elle se particularise par son barillet cylindrique portant les caractères qui se positionne et imprime lors de l’enfoncement de la touche. Cela signifie aussi qu’il n’y a pas de ruban encreur. Il est remplacé par un petit feutre cylindrique. Le barillet porte-caractères est interchangeable et permet donc différents types d’écritures. La publicité de l’époque indique que cette machine “se prête merveilleusement aux reproductions, soit par le papier carbone pour quelques exemplaires, soit au moyen des duplicateurs et cyclostyles, pour plusieurs centaines d’exemplaires.”

C’est avec cette machine qu’il rédige ses ouvrages d’histoire locale parmi lesquels “Le Jacquemart de Romans, histoire d’une horloge et du premier canonnier des armées de Charles VII et de Jeanne d’Arc, 1429-1929” en 1929, “Les Tentures de l’église de Saint-Barnard de Romans” en 1933, “Histoire de Romans, 838-1342” en 1937, et “Histoire de Romans, 1342-1562” en 1942.

Les archives de Romans conservent aussi des recherches historiques de Thomé de Maisonneufve sous forme de papiers manuscrits et dactylographiés.

Paul Thomé de Maisonneufve meurt à Bourg-de-Péage, le 28 avril 1946, sans avoir achevé son “Histoire de Romans”.

L’info en +

Le bâtiment abritant aujourd’hui les archives de Romans, au n°3 de la rue des Clercs, a été donné à la ville, en octobre 1938, par la Société Dauphin Humbert II qui venait d’être dissoute et dont Paul Thomé de Maisonneufve était membre fondateur. Auparavant, il était propriété de l’historien local Ulysse Chevalier jusqu’en 1919. En remontant le temps, nous trouvons d’autres propriétaires tels que François Reymond-Merlin du Cheylas, conseiller au Parlement de Grenoble, qui avait tué le capitaine Jacques Thomas Lambert Suel-Béguin en duel, le 18 juillet 1769, près des murs de la ville, hors la porte de Jacquemart. En fuite en Savoie, il est jugé par contumace et exécuté par effigie sur la place publique de Romans, le 18 septembre 1769. Le premier propriétaire que nous connaissons était Louis Bernard, marchand romanais né au début du XVIIe siècle.

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