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Portrait de Charles de Lionne de Lesseins, abbé de Saint-Calais, en 1674

Alors que l’on croyait qu’il n’existait plus de portrait de Charles de Lionne, Jean-Yves Baxter a effectué des recherches historiques qui ont permis de trouver une gravure datée de 1674 à la Bibliothèque Nationale d’Autriche (Osterreichische Nationalbibliothek), en juin 2020. Des échanges avec cette institution ont révélé que cette gravure faisait partie de l’importante collection de portraits de l’empereur François Ier d’Autriche.

Des échanges avec le conservateur de la collection de gravures et estampes de la Bibliothèque Nationale d’Autriche ont permis d’apprendre que ce portrait faisait partie de la collection d’environ 200 000 portraits de l’empereur François Ier et du prince Eugène de Savoie acquise par la Bibliothèque Nationale d’Autriche.

Cette gravure a été exécutée en 1674 par François Cars, graveur, imprimeur, éditeur et marchand d’estampes (Paris 1631-Lyon 1701) et premier graveur de la dynastie Cars, qui s’installa à Lyon au début des années 1660.

Cyprien Perrossier écrit en 1891 : “Ce portrait gravé de l’abbé de Lesseins est aujourd’hui absolument inconnu des bibliophiles”.

Dans l’inventaire de l’Hôtel des Allées et du château de Triors effectué après la mort de Charles de Lionne, plusieurs portraits de ce dernier (peintures, gravures, bustes) sont référencés. Ils ont été séparés du reste de la collection d’art et nous ne savons pas ce qu’ils sont devenus.

Petite biographie de Charles de Lionne

Charles de Lionne dit l’Abbé de Lesseins (né à Romans 1616 et mort le 25 août 1701) est un ecclésiastique français qui fut abbé commendataire, Agent général du clergé de France. Il met les vastes bénéfices ecclésiastiques qu’il reçoit au service de son goût des Arts et laisse le souvenir d’un grand collectionneur.

Charles de Lionne est né en 1616 à Romans, troisième fils de Hugues de Lionne, seigneur de Lesseins, Aoste, Triors, Flandène, et conseiller au Parlement de Grenoble et de Laurence de Clayveyson. Il est de ce fait le cousin germain du puisant ministre des Affaires étrangères, Hugues de Lionne.

Destiné à l’Église comme cadet, il est doté très jeune d’un nombre important de bénéfices ecclésiastiques. Dès le 25 février 1647 comme prieur commendataire de Saint-Romans, Nacon à Saint-Pierre-de-Chérennes puis de Saint-Marcel-lès-Sauzet, d’Antonaves, Ballons, Beaumont-lès-Valence et Lachau. En 1650 il devient sacristain du chapitre de chanoines de la collégiale Saint-Barnard de Romans. En 1665 il est désigné agent général du clergé de France par la province ecclésiastique d’Aix et il est présent à l’assemblée de Pontoise. Grâce à la faveur de son cousin, il obtient l’abbaye royale de Saint-Calais avec une rente de 8 000 livres en compensation des évêchés de Grenoble ou de Gap. À la mort de son frère ainé Humbert, en 1675, il devient même gouverneur militaire de Romans.

Ce cadet largement pourvu de bénéfices de toutes sortes devient ainsi le personnage le plus important de la région. Grand amateur d’arts, il fait venir d’Italie, dès 1655, des collections d’objets divers, marbres, bronzes, ivoires, terres cuites, dans ses résidences de l’Hôtel des Allées de Romans et du château de Triors qu’il a fait édifier en 1667. En 1701, il reçoit Louis de France, duc de Bourgogne, et Charles de France, duc de Berry, tous deux petits-fils de Louis XIV, lors de fêtes somptueuses.

Malgré ses ressources financières considérables, son train de vie est tel qu’après sa mort, le 16 août 1701 à Romans, ses héritiers sont contraints de vendre la totalité de sa bibliothèque et de ses collections.

Cette découverte a été présentée dans l’exposition “L’inconnu de Saint-Barnard, Charles de Lionne, abbé de Lesseins, restaurateur de la collégiale Saint-Barnard”.

A l’initiative de Jean-Yves Baxter, président de l’association Les Amis de Saint-Barnard et du Calvaire des Récollets, et Daniel Ogier, costumier, décorateur, peintre et sculpteur. cette exposition a été inaugurée le 17 septembre 2021 et est visible jusqu’au 10 octobre 2021 dans la chapelle du Saint-Sacrement de la collégiale Saint-Barnard.

À l’occasion du 320ème anniversaire de la mort de Charles de Lionne, abbé de Lesseins, nous rendons hommage à son initiative et son financement de la restauration de la collégiale Saint-Barnard après les destructions dues aux Guerres de religion.

Cinquante ans de restauration et de construction dans les règles du XIIIe siècle à l’époque de Louis XIV.

C’est à Charles de Lionne que nous devons l’église actuelle.

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