Jean-Yves Baxter Lire →

Le monastère de Sainte-Ursule de Romans

Cette même année, les religieuses étaient au nombre de quarante-six professes, une novice, quatre soeurs laies et trois tourières : la révérende Mère supérieure Marie Rosset dite soeur Marie de la Croix, Jeanne Romanet dite soeur Jeanne de saint Michel, assistante, Anne Savoye dite soeur Anne de saint Joseph, zélatrice, Françoise Jomaron dite soeur Françoise de saint Denis, dépositaire, Jeanne Chapuis dite soeur Jeanne de saint Alexis, Anne des Rues dite soeur Anne de sainte Marie, Hélène Chièze dite soeur Hélène de saint Jean Baptiste, Françoise Dalivet dite soeur Françoise de la Trinité, Toinette Drevet dite soeur Toinette de sainte Colombe, Denise Plantier dite soeur Denise de sainte Anne, Hélène Gondoin dite soeur Hélène de saint André, Marie Blain dite soeur Marie de sainte Magdeleine, Marie Ponceton dite soeur Marie de saint Paul, Hélène du Ris dite soeur Hélène de sainte Thérèse, Marie Odoard dite soeur Marie de Jésus, Janeton Bernard dite soeur Angèle, Marie Deseouy dite soeur Marie de saint Louis, Claude Aymon dite soeur Claude de sainte Gertrude, Marguerite Odoard dite soeur Marguerite de saint Pierre, Marie de Calignon dite soeur Marie de saint Charles, Hélène Guichessieux dite soeur Hélène de saint François, Claude Odoard dite soeur Marie de sainte Mathilde, Marguerite Michelard dite soeur Marguerite des onze mille Vierges, Renée de Chastelard dite soeur Marie de saint Joachim, Louise de Marcoux dite soeur Louise du Calvaire, Isabeau de Moulant (?), Françoise Reymond Merlin dite soeur Françoise de sainte Cécile, Isabeau Reymond Merlin dite soeur Isabeau des Séraphins, Claire Guigou dite soeur Claire de sainte Thècle, Annie de Calignon dite soeur Laurence de sainte Agnès, Jeanne Charavit dite soeur Euphrasie de saint Hyacinte, Catherine Charavit dite soeur Angèle de saint Dominique, Madeleine Firmin dite soeur Madeleine de saint Gabriel, Anne Prompsal dite soeur Anne de saint Laurent, Louise Didier dite soeur Louise de sainte Hélène, Marie Plantier dite soeur Marie de saint Ignace, Marguerite Royanné dite soeur Marie du Sauveur, Thérèse de Loulle dite soeur Thérèse de l’enfant Jésus, Anne de Marcoux dite soeur Anne de la Conception, Anne du Vivier dite soeur Anne de saint Philippe, Françoise le Bon dite soeur Françoise séraphique de Jésus, Drevonne de Vaugelet dite soeur Marie de saint Gilles, Fleurie de Vaugelet dite soeur Anne de la Nativité, Éléonore de Vaugelet dite soeur Marie de sainte Dorothée, Ennemonde Pérouse dite soeur Marie de la Passion, Thérèse Pérouse dite soeur Thérèse de sainte Catherine, Marie de Serment dite soeur Marie de l’Incarnation, novice au voile blanc, Louise Bret dite soeur Louise de sainte Agathe, soeur laie, Catherine Ranchon dite soeur Catherine de saint Antoine, soeur laie, Marguerite Ranchon dite soeur Marguerite de saint Bernard, soeur laie, Claude André dite soeur Claude de la Croix, soeur laie, soeur Antoine Vial, tourière, soeur Marguerite Faresse, tourière, et soeur Jeanne Bonieur, tourière.

Pour l’entretien des dites religieuses, il se dépensait annuellement en blé, vin, bois, habits, souliers et autres choses nécessaires à la vie, la somme de 4 600 livres environ.

Le 23 avril 1674, elles reçurent de la ville de Romans la somme de 167 livres et 6 sols en compensation de leur taille de la même année.

Le 22 avril 1677 mourut à Romans, Hélène Tardy, fille d’Antoine Tardy, riche marchand drapier, et d’Anne Delhorme. Née le 7 juillet 1589, elle avait épousé, le 3 juin 1611, Pierre de Loulle, avocat au parlement de Grenoble, qui fut emporté par la peste, les premiers jours de janvier 1630. Héritière de tous les biens de feu son époux puis de ceux de sa mère, Hélène Tardy devint une des personnes les plus riches, sinon la plus riche de la ville. Parmi les objets dont elle avait garni sa belle demeure située près de la côte des Cordeliers, se trouvait une série de tentures représentant les “Quinze mystères joyeux, douloureux et glorieux”.

Deux ans avant sa mort, Hélène Tardy avait disposé de ses biens par testament daté du 16 juin 1675 et contenant un article ainsi rédigé : “Je donne et lègue aux dames religieuses de Sainte-Ursule, à la considération de ma nièce de Loulle, religieuse au dit monastère, ma tapisserie des quinze mystères joyeux, douloureux et glorieux, laquelle leur sera délivrée seulement après que leur église aura été bâtie et jusqu’à ce, je veux qu’elle demeure entre les mains des religieuses qui seront aux Orphelines, que je charge d’en avoir soin et de la prêter le jour de saint Barnard à Messieurs du chapitre pour parer leur choeur, seulement pendant la fête, de même aux Pères Capucins pour tapisser leur presbytère les jours que le saint Sacrement sera exposé, mon intention étant aussi que lorsque les religieuses auront reçu ma dite tapisserie, elles fassent les mêmes prêts au dit chapitre et Pères Capucins, de même aux filles Orphelines, le jour de leur fête. Moyennant lesquels légats, je charges les dites religieuses de recevoir en leur monastère, pour soeur de choeur, l’aînée des filles de feu sieur Jean Bernard, mon neveu, et ne voulant icelle être religieuse, de recevoir la seconde.”

Le même testament allouait aux religieuses de Sainte-Ursule, la somme de 600 livres pour la construction de la chapelle de leur monastère.

La seconde fille de Jean-Baptiste Bernard, Claudine, ne fut pas admise chez les Ursulines et épousa, le 31 mai 1684, Laurent Gitton, procureur auprès des judicatures de Romans. La donation faite par Hélène Tardy fut ainsi considérée comme devenue caduque et les tentures ne vinrent jamais dans le monastère de Sainte-Ursule.

Neuf de ces quinze panneaux sont aujourd’hui visibles dans la chapelle du Saint-Sacrement de l’église Saint-Barnard. Les autres furent vendus à Paris, en 1702, et nous ne savons pas ce qu’ils sont devenus.

Les religieuses de Sainte-Ursule reçurent de la ville de Romans :

1° Le 4 janvier 1679, la somme de 413 livres, 11 sols et 9 deniers en compensation de leur taille de l’année 1677,
2° Le 9 juin 1680, la somme de 163 livres, 9 sols et 6 deniers en compensation de leur taille de la même année, par Vincent Ducros, receveur,
3° Le 13 novembre 1681, la somme de 191 livres, 10 sols et 6 deniers en compensation de leur taille de la même année, par Vincent Ducros, receveur,
4° Le 8 mai 1682, la somme de 191 livres et 10 sols en compensation de leur taille de la même année, par Aleyron, receveur,
5° Le 9 janvier 1684, la somme de 191 livres en compensation de leur taille de l’année 1683, par Aleyron, receveur,
6° Le 29 mai 1684, la somme de 191 livres en compensation de leur taille de la même année, par Vincent Ducros, receveur.

Par acte passé en 1711, les Ursulines achetèrent la maison et jardin des époux Claude Monier et Claudine Gralliat, dite “la Gralliat”. Cette propriété était mitoyenne à la propriété de Sébastien Gavon déjà achetée par les dames religieuses soit, suivant la configuration actuelle des lieux, au milieu de l’îlot situé entre l’actuelle côte Sainte-Ursule, l’actuelle côte des Cordeliers et l’actuelle rue de Mars, la maison étant située dans la moitié ouest de l’îlot et le jardin, dans sa moitié est. Le mur qui séparait les jardins qui furent de Gavon et de la Gralliat était d’une longueur de sept toises et deux pouces, et d’une hauteur de huit pieds et quatre pouces. Dans le milieu du mur était un puits. Le mur de clôture du jardin qui fut de la Gralliat, du côté du levant, était de treize pieds de longueur et sept pieds de hauteur. A l’angle de ces deux murs, se trouvait un petit cabanon clos de planches et couvert de tuiles creuses. Le mur (façade) séparant le jardin de la maison comportait deux portes et une petite fenêtre grillées. Contre la maison du sieur Reymond-Merlin, au sud (nous en reparlerons bientôt), étaient deux bancs de pierre sous une tonnelle de treille et de jasmin.

Soeur Marie de saint Pierre de Gilliers commença sa direction au Séminaire des Orphelines le 24 juin 1715. A son entrée, soeur Louise de sainte Hélène Didier, précédente directrice, lui remit la somme de 201 livres et 20 sols qui lui restaient entre les mains suivant les comptes qu’elle avait tenus et la somme de 15 livres et 14 sols qu’elle avait reçue pour des messes. Durant les six années de sa direction, la dite soeur Marie de saint Pierre reçut :

1° la somme de 1 768 livres et 5 sols de la ferme du domaine du séminaire tenue par Étienne Crozel,
2° la somme de 1 211 livres de plusieurs aumônes et bienfaits au profit du séminaire, de rétributions de messes, du travail des orphelines, des charités à elles faites à raison du voyage de piété que plusieurs personnes leur ont fait faire, et pour avoir assisté à des enterrements,
3° la somme de 2 456 livres et 4 deniers comprenant le capital d’une pension de 4 livres due par Gabrielle Douat et payée par Jean François Bon,
4° la somme de 605 livres et 6 sols provenant du vin de la vigne de l’enclos du séminaire outre celui consommé par les orphelines et les manoeuvres qui y ont travaillé, de la vente des cocons, et de la vente de quelques feuilles de mûriers.

Dans le même temps de sa direction, la soeur Marie de saint Pierre dépensa la somme de 5 741 livres et 3 sols tant pour l’entretien des filles orphelines, pour la rétribution de la messe quotidienne célébrée dans la chapelle du dit séminaire que pour plusieurs travaux de réparations et paiement de charges courantes.

Par une délibération capitulaire du 27 mai 1724, les religieux de l’hôpital de la Charité reçurent un prêt de 2 500 livres des dames supérieures, conseillères et assistantes du couvent de Sainte-Ursule pour s’acquitter du prix d’un pré situé à Veaunes. Les dites femmes de cette communauté y consentirent à la condition qu’un intérêt de quatre pour cent annuellement leur en serait payé, attendu que le revenu de cette somme devait servir à l’entretien alimentaire et autres nécessités d’une de leurs religieuses.

   

Pages : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49

Publier un commentaire