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La descente du bonhomme Jacquemart, le 7 novembre 1948 [vidéo]

C’est un document d’archive inédit et exceptionnel que nous vous proposons avec ce film réalisé par Georges Ferrier (1925-2020) et numérisé par Jean-Yves Baxter, historien local et correspondant du Dauphiné Libéré.

Le 7 novembre 1948, le bonhomme Jacquemart descendait de sa tour pour être complètement refait. Georges Ferrier, vidéaste amateur, était présent pour immortaliser cet événement très important dans la vie de notre cité.

Les plus jeunes, habitués aux images haute définition et retouchées, pourront être troublés en visionnant ce film mais il ne faut pas oublier qu’il a été réalisé il y a plus de 70 ans et que la technologie des caméras de l’époque était très inférieure à celle de nos smartphones.

Par ailleurs, nous pouvons aussi constater que les échafaudages et les normes de sécurité étaient beaucoup plus rudimentaires que de nos jours. Malgré tout, la manœuvre s’est parfaitement déroulée et le bonhomme Jacquemart a touché terre devant une foule nombreuse et admirative.

C’est le 30 janvier 1949, en une froide soirée, que le bonhomme Jacquemart remonta en sa tour.

Ce jour-là, il s’était levé de bonne heure. A 9h30, encapuchonné et juché sur un camion, il allait d’abord visiter la cité Nadi.

Sur le chemin qui conduit à la ville, on fit halte au café de Provence où le Comité des Fêtes de Gambetta au complet attendait l’illustre visiteur. On but à la santé du vieux bonhomme et en route pour Saint-Nicolas où le maire de la Commune Libre, M. Grenier, dit quelques mots en patois.

Le cortège visita ensuite successivement la rue Mathieu de la Drôme, la place Maurice Faure, la rue Pêcherie, la place du Puits du Cheval, la rue Clérieux, la rue du faubourg Clérieux, la rue Premier, la rue Victor Boiron, l’avenue Duchesne, le cours Bonnevaux, la place Jean Jaurès, la place Ernest Gailly, la côte des Cordeliers, puis il prit deux heures de repos place Jules Nadi.

A 14h30, Jacquemart assista sans émotion apparente à la victoire des rugbymen locaux, au stade Guillermoz, puis, lui et sa suite accomplirent une deuxième boucle, poussant leur incursion jusqu’à Bourg-de-Péage et ce fut au pied de sa haute tour que prit fin, à 18h, la longue promenade du bonhomme qui, par la voix de Ginolin et la plume de Gaston Bouchet de la Société des Poètes Français, prononça son discours de clôture.

Titré “Discours de Jacquemart avant de remonter en sa tour”, il commençait comme suit :

Salut ! mes chers Amis, Romanais, Péageois,
Et vous, gens d’alentour, citadins, villageois,
Venus nombreux m’offrir vos voeux et vos hommages.
Voyez : des ans je n’ai nulle marque d’outrages.
Je suis heureux et fier d’être tout flambant neuf
En soldat martial du pur “Quatre-vingt-neuf”.

Jacquemart dut attendre quelques jours encore avant de reprendre effectivement sa place sur son trône, l’opération de réinstallation au sommet étant longue et difficile.

Ce film historique est le premier d’une série mensuelle que nous vous invitons à suivre.

Rendez-vous sur le site internet du Dauphiné Libéré pour visionner ce film.

Jean-Yves Baxter

L’info en +

Georges Ferrier était bien connu des anciens romanais puisqu’il était le propriétaire du moulin à grains, situé à l’angle de la rue de Clérieux et de la côte des Masses, en activité jusqu’en 1984. L’origine de ce moulin date du XIVe siècle, lorsque les chanoines de Saint-Barnard firent établir, à cet emplacement, le Moulin des Grands Anniversaires. Lors de la Révolution française, comme tous les domaines religieux, il devient bien national et est vendu à des particuliers. C’est en 1858 que le farinier Joseph Alphonse Ferrier en prend possession et le renomme “Moulin de le Tour Saint-Georges”. Le 11 octobre 1881, un incendie détruit complètement le moulin mais il est rapidement reconstruit par la famille Ferrier. Dernier moulin sur la Martinette, il connut toutes les évolutions techniques : eau, vapeur puis électricité pour la force motrice, et pierre puis fonte pour les meules.

Pour voir le film, rendez-vous à l’adresse suivante : https://www.ledauphine.com/culture-loisirs/2022/01/30/romans-sur-isere-en-1948-le-bonhomme-jacquemart-descendait-de-sa-tour

Cet article de Romans Historique est aussi paru dans le Dauphiné Libéré : https://www.ledauphine.com/culture-loisirs/2022/01/29/7-novembre-1948-le-bonhomme-jacquemart-descend-de-sa-tour

Publié dans: 20è siècle, Patrimoine

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